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Vendredi 6 Août : Canyon d'Ordesa - Canyon d'Anisclo - Faja de la Pardina
(Nicolas raconte) Lever 5h30. Je réveille Juju et Guigui car le réveil de Juju est en panne. On part le sac chargé à bloc et on prévoit une petite étape de mémé, le long du canyon d’Ordesa et d’Anisclo. En chemin, on croise un sommet, le Puoyo Mondicieto surmonté d’une croix. Il n’y a pas de sentier mais nous y grimpons cependant et nous constatons que ce que l’on prenait pour une croix était une antenne. On bulle au sommet en contemplant les massifs dorés par les rayons du soleil levant.
(Julien raconte) Jolie vue sur le canyon d’Ordesa et le Mont-Perdu. On continue le long du canyon jusqu’à une avancée où le massif du Mont-Perdu se trouve dans l’axe du canyon : ça mérite une photo mais le soleil est encore bas et on est à contre-jour. Du coup on en profite pour s’accorder l’instant pâté… on bulle une bonne heure. Nico fait la sieste au soleil pendant que je mets sa raclée à Guillaume au UNO (5-4 après avoir été mené 1-4). Jolies photos prises en route pour la Faja de la Pardina. Sur la route on croise de jolis rochers aux formes étranges, des vaches et un bœuf à une corne (qui n’a pas l’air d’apprécier Nico…) et même un gros renard ! On n’est plus sur le chemin, on coupe à travers champ. C’est sympa mais on commence à avoir des doutes sur le chemin à emprunter pour rejoindre la faja…
(Guillaume raconte) On réussit néanmoins à longer le début du canyon depuis une vire qui offre de magnifiques vues sur le canyon d’Anisclo. Mais à un moment, la vire se transforme en plateau, et on se demande si la faja de la Pardina n’est pas plus bas : on regarde en contrebas… difficile à dire. Pourtant il y a moyen de descendre ici. On décide de continuer et d’aller voir plus loin. Dix minutes plus tard on aperçoit un chemin en contrebas… Aucun doute, ça doit être là ! Demi-tour, on revient à l’endroit qui permettait de descendre, et on rejoint, non sans mal (terrain bien pentu, pas de véritable chemin) la fameuse faja. Commence alors notre périple au bord du gouffre d’Anisclo, qui va se transformer en vrai parcours du combattant. Tour à tour sentier sympathique et sentier infesté de ronces et buissons en tout genre, la faja choisit la 2ème option : la pire ! Le chemin tantôt en montée, tantôt en descente, en dévers, dans l’obscurité d’un bois ou en plein cagnard, et rempli de ronces, de branches, de buissons, de racines, d’orties, tout ça au bord du vide…devient un véritable enfer.
(Nicolas raconte) Egratignés par les branches et les ronces, piqués par les orties, le dos couvert de sueur, les chaussures remplies d’épis qui s’accrochent aux chaussettes, nous débouchons finalement sur une cascade formant un lac à l’eau limpide. Nous n’hésitons pas longtemps avant de nous mettre à poil et nous jeter dedans. L’eau est froide mais nous revigore. Une fois rhabillés, nous nous mettons à la recherche du sentier pour remonter vers le refuge de Goriz. Nous partons vers la gauche pour remonter la cascade mais nous aboutissons à un cul-de-sac. Aux endroits où on peut grimper et où on remarque un début de commencement de sentier, nos avancées sont chaque fois stoppées par un massif d’orties ou de buissons. On revient sur nos pas jusqu’au lac quand Guigui découvre finalement un chemin qui descend vers le torrent Barraneo de la Fonbiance. Nous remontons le torrent en sautant de rochers en rochers et finissons par rejoindre le GR11, jusqu’à une passerelle. Nous sommes fatigués, nos jambes sont lourdes et il nous reste à gravir plus de 650 m de dénivelé. Il est 16h40, cela fait plus de 11h que nous sommes levés. Nous remplissons nos poches de barres de céréales et de morceaux de sucre puis nous commençons la montée tranquillement. Juju part devant, Guillaume le suit et moi je traîne un peu à l’arrière, me réhydratant fréquemment et devant m’arrêter pour le faire. Cependant, je finis par rattraper mon retard sur Guillaume. Julien est encore à 1 ou 2 min plus loin. Quand dans une montée difficile Guillaume commence à me distancer, je décide de manger un sucre, le premier de toute la randonnée. Je me sens pousser des ailes et je rattrape Guillaume. Sur la fin, je distance Guillaume et je reviens sur Julien avec qui j’arrive au refuge. Guillaume arrive beaucoup plus tard, épuisé…
(Julien raconte) (N’importe quoi, dit Guigui…) On plante les tentes, Guigui part à la douche et ça prend du temps : il y a la queue. Je sens qu’il me reste peu de temps à vivre si je ne mange pas très rapidement. On met l’eau à chauffer sans attendre Guigui. Quelques minutes avant que ce soit prêt, un gardien du parc national vient nous voir, nous demande de déplanter les tentes et nous prend nos cartes d’identité… On a planté les tentes trop tôt, paraît-il (19h…), il faut attendre le coucher du soleil (à peine 1h plus tard !). C’est le même tarif pour tout le monde : les dizaines de tentes plantées autour du refuge se retrouvent par terre. Il faut dire qu’il a de l’autorité le type, avec son flingue à la ceinture ! Je suis passablement énervé mais rien à faire, il faut déplanter… Guigui revient de la douche, on mange enfin soupe et lyophilisés + chocolat + coca achetés en même temps que le pain et le pâté pour les midis à venir. On veut aussi acheter des t-shirts « Goriz » mais il n’y a pas notre taille. Un peu plus tard le gars du parc national vient nous rendre les cartes d’identité et nous explique qu’on recevra un courrier du président du parc avec une amende à payer pour non respect du règlement… Débat avec Nico pour savoir s’il faut payer ou non l’amende, voire se dénoncer pour avoir laissé les tentes plantées la veille ! Je vais prendre ma douche glacée, et dodo.
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