Mercredi 4 Août :

(départ d'Alexis)

Col d'Anisclo - Refuge de Goriz

(Guillaume raconte)

Réveil à 5h30. Les tentes sont trempées ! On les plie donc mouillées, en espérant qu’elles pourront sécher ce soir à Goriz…

(Nicolas raconte)

Avant de reprendre la route, on se fait une petite séance photo dans les douches. Puis un peu plus loin, Alexis nous quitte. Adieux déchirants. Julien fait remarquer qu’Alexis bourrinait bien depuis qu’il savait qu’il rentrait chez lui.

(Julien raconte)

On trouve difficilement le refuge de Pineta d’où part le sentier vers le col d’Anisclo. Traversée périlleuse de la rivière, Nico est un peu tendu. Ça lui rappelle des souvenirs du TMB. D’ailleurs il vaut mieux pour nous qu’il ne mette pas le pied à l’eau : « pied de Nico à l’eau, tombent les seaux d’eau » (c’était l’étape du col de la Seigne, cf. TMB 2002). Le sentier monte fort, on attaque comme des bourrins (400m/h) et on transpire comme des bêtes. On double un couple, Guigui est content et veut en doubler d’autres : on accélère encore. 

(Guillaume raconte)

Il fait beau pendant toute la montée, mais heureusement pour les coups de soleil, le chemin est ombragé. Jolie vue sur la vallée et sa brume du matin. On se trompe de chemin, aveuglé par la pente, et Nico en profite pour faire son héros en redescendant à la recherche de marques… on fait demi-tour, et la pente repart de plus belle.

On croise des campeurs qui ont eu la bonne idée de camper là-haut. Ça devient dur pour tout le monde.

(Nicolas raconte)

Avec l’altitude, l’air se raréfie, nos poumons manquent peu à peu d’oxygène, ne fournissant plus l’énergie nécessaire à nos muscles, nos cuisses se font plus lourdes et sont prêtes à exploser. Heureusement les barres d’Alexis nous permirent d’atteindre le col, son sacrifice n’aura pas été vain. Nous arrivons au col d’Anisclo, décidément, nous sommes increvables ! Nous apprécions la vue sur le canyon et sur le massif du Mont-Perdu qui nous attend et nous nargue. Le froid tombe sur Anisclo et nous entoure de brume.

(Julien raconte)

On croyait avoir fini de monter, mais que nenni. 300m de dénivelé nous guettent pour contourner le massif du Mont-Perdu. Nous pénétrons la masse nuageuse et le paysage se fait de plus en plus minéral, fait de roc et de glace, le mystère du Mont-Perdu nous entoure. Passage difficile au point culminant de la journée (2750m) où il faut s’aider de chaînes pour éviter la chute sur les rochers détrempés. Le paysage est lunaire, on est entouré de nuages menaçants. On se fait rincer sous une cascade, pas le choix, le chemin passe juste en dessous. La pluie prend le relais, les affaires de Nico sont pas prêtes de sécher ! Avec la pluie, le vent se lève et le froid paralyse nos membres. On sort les sursacs et les Kways. 

(Guillaume raconte)

Nico fait une crise d’hypoglycémie, c’est terrible il ne sent plus ses jambes. Après 3 barres, ses membres inférieurs retrouvent leur motricité… on a frôlé l’amputation ! Le temps se calme, on peut même apercevoir de somptueux paysages de cascades, canyons au loin sous l’orage, de marmottes gambadant… et c’est dans une atmosphère bucolique que nous arrivons au refuge. Beau temps. Séchage de tentes, glande, chocolat chaud, douche, popo… l’après-midi passe tranquillement.

(Nicolas raconte)

Soudain je ne vois plus le fil à linge où étaient étendus mes vêtements. J’aperçois plus loin 3 personnes les bras chargés d’habits. Mon sang ne fait qu’un tour : je bondis vers elles : « hola por favor ce sont mes habits ! ». Ils me rendent mon dû sans broncher. J’écris quelques cartes postales en répétant bien que demain normalement, c’est Mont-Perdu.

(Guillaume raconte)

Repas face au canyon et aux moutons dans un endroit stratégique, puis dodo.

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